Le Motobu-Ha Shito-Ryu de l’école Sanshin-Kan
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Le style Shito-Ryu
–Le style pratiqué est le « Motobu-Ha Shito-Ryu ». C’est une forme explosive du Karaté qui privilégie la vitesse pour avoir un maximum de puissance à l’impact, avec comme objectif d’atteindre les « Kyusho » (points vitaux) permettant de rendre les techniques très efficaces. Il développe le physique, la souplesse, l’agilité, la précision et la coordination. Il permet aussi une meilleure maîtrise de la respiration avec un travail sur le mental et la concentration.
- L’école SHITO-RYU est créée en 1929 par MABUNI KENWA.
- Le nom SHITO = ITO et TOH = HIGA, en mémoire aux deux inspirateurs du style, ITOSU et HIGAONNA SENSEI.
–Le Maître MOTOBU CHÔKI n’ouvrira jamais de dojo mais pratiquera avec un petit comité strict. Il était connu comme un bagarreur efficace, sous le surnom de MOTOBU ZARU (Motobu le singe : réputation d’agilité). Il enseigna à Osaka dans le Dojo SEISHIN-KAÏ (qui veut dire « le cœur pur »), fondé en 1940 par le Sensei KUKOBA KOSEI (ou KUNIBA en japonais).
–MOTOBU CHÔKI tenait cette réputation d’efficacité pour avoir d’un seul coup de poing terrassé lors d’un combat public, un boxeur européen réputé.
–Plus tard l’école pris le nom de « SANSHIN KAN », en référence aux trois Maîtres qui l’ont inspiré (SANSHIN = trois esprits).
–L’école SANSHIN KAN est directement enracinée dans le style SHITO-RYU pratiqué par les Maîtres MABUNI, MOTOBU, KUKOBA, basé sur l’efficacité explosive de l’impact et la vitesse des déplacements.
–Les Katas du MOTOBU-HA SHITO-RYU reflètent les trois écoles originelles d’Okinawa : le NAHA-TE, le SHURI-TE et le TOMARI-TE.
–Ce qui caractérise l’école :
- La vitesse et la forme en « Kumite » (combat).
- L’application large des « Bunkaï » (étude des mouvements sur un partenaire).
- L’emploi des coudes (Empi) et des genoux (Hiza).
- Les mouvements circulaires tels que Uraken (se donne avec le poing paume vers soi), Haïto (avec le tranchant interne de la main), Shuto (avec le tranchant externe de la main), Mawashi Geri (coup de pieds circulaire), Mawashi Tsuki (coup de poing circulaire).
- Les projections et les saisies par la peau, les oreilles, les joues, la trachée, les membres…
- L’emploi des hanches « double twist».
- Le « kick-shock» au niveau du sol permet le déclenchement explosif d’une action et augmente la vitesse de déplacement (similaire aux Starting-blocks).
- Les techniques de mains ouvertes « Shuto, Haïto, Nukite…».
- Les frappes et les pressions sur les points vitaux « Kyusho».
- Les attaques aux membres, à la tête, au buste…
- L’énergie interne.
- Les Katas PINAN (5), SEISAN, SEIPAÏ, SEINSHIN, TOMARI-BASSAÏ, KURURUNFA, TENSHO, SHIROKOSOKUN (DAÏ et SHO), BASSAÏ (DAÏ et SHO), JION, SANSHIN, GO UKE, EMPI REKU, EN ENKO, … où les techniques mains ouvertes sont combinées avec la respiration et des mouvements puissants.
Biographie de Chôki Motobu
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–Chōki Motobu (1871–1944), le plus jeune frère du karateka Chōyū Motobu, est né dans le village d’Akahira district de Shuri à Okinawa.–Son père, Chōshin Motobu (Aji Chōshin Motobu) était le descendant d’un des 6 fils du premier roi d’Okinawa Shö Shitsu (1629-1668) du nom de Shō Kōshin, connu comme Prince Chōhei Motobu (1655-1687).–Chōki était le 3ème fils de Motobu Udun (Motobu Palace), l’une des branches cadettes de la famille royale d’Okinawa. Comme dernier de 3 enfants, Chōki Motobu n’était pas destiné à être formé au “Te” familial. Malgré cela (ou à cause de), très attiré par l’art martial, il a passé la majorité de sa jeunesse à s’entraîner tout seul, passant des heures à frapper le makiwara, et à soulever de lourdes pierres, pour se renforcer. Il était si agile qu’on le surnommait “Motobu no zaru” (Motobu le singe).
–Il a commencé la pratique du Karaté sous la férule de Sōkon Matsumura avec Itosu Ankō, et s’est aussi entraîné chez Sakuma Pechin et chez Kōsaku Matsumora (maître de “Tomari-Te“).
Il était connu pour être violent et bagarreur, n’hésitant pas à provoquer des bagarres de rue dans les quartiers chauds. Ses différents maîtres n’appréciaient pas cette attitude, mais se sentaient obligés de la tolérer du fait de ses origines royales.
–Son kata favori était Naïfanchi, bien qu’il ait aussi beaucoup travaillé Chintō, Kushanku (du Shuri-Te), Rōhaï et Sanchin (du Naha-Te). Il disait de Naïfanchi, qu’il était la base du Karate.
–Il est allé vivre à Osaka à partir des années 1920, pour enseigner son art. Il revenait souvent à Okinawa pour se perfectionner tant en Kata qu’en Kobudo. Il est rentré définitivement en 1941.
–C’était un combattant hors norme qui n’a jamais été vaincu. Sa très grande popularité, en tant que tel, a fortement contribué au développement du karaté au Japon. Une de ses frappes favorites en combat était le poing du dragon « Nakadaka Ippon Ken » (frappe avec la 1ère articulation du majeur).